lundi 6 avril 2009

L’Accord de libre-échange avec les USA : des opportunités réelles

Tant par ses enjeux que par les thèmes traités et les champs concernés, l’accord de libre-échange avec les Etats Unis revêt une grande importance pour le Maroc.

Cet accord est à vocation exclusivement économique et commerciale. Il organise le développement des échanges de biens et services entre les deux pays dans un cadre maîtrisé, au regard des différences de développement socio-économique. En particulier, il offre des opportunités réelles et immédiates pour les exportations marocaines sur le marché américain, qui représentent aujourd’hui, à peine 0,03% des importations américaines totales.

Il contribue également à consolider le processus de réformes et de modernisation économique engagé au Maroc depuis plusieurs années, tout comme il renforce la vocation du Maroc comme « plate-forme » pour les investissements extérieurs de toutes origines, en prévision d’un accès préférentiel à plusieurs marchés, européens, américains et arabes.

1. Promotion des exportations et création de nouvelles opportunités commerciales

Les Etats Unis sont le 6ème partenaire commercial (6ème client et 9ème fournisseur) du Maroc. Le Royaume vient, quant à lui, au 73ème rang des partenaires commerciaux des USA.

Le volume global du commerce bilatéral Maroc - Etats Unis reste faible. Il se chiffrait, en 2003, à 850,3 Millions US.$ (Chiffres provisoires). Les parts de marché respectives représentaient, en 2002, près de 3.3 % du commerce global marocain et 0.05 % du commerce global des Etats Unis. (Cf. Annexe 4).

L’accord accordera aux exportations marocaines une plus grande ouverture du marché américain et aux importations du Royaume, une plus grande compétitivité au niveau des sources d’approvisionnement.

Il est à noter, enfin, que les exportations vers les Etats Unis représentent 2.9 % du total des exportations marocaines et s’élèvent à 2793 MDH. Les exportations vers le Maroc représentent 0.08 % du total des exportations américaines. Les importations en provenance des Etats Unis représentent 3.4% du total des importations marocaines, soit 4382 MDH. Les importations des Etats Unis en provenance du Maroc représentent 0.03% des importations totales américaines.

2. Attractivité des investissements et diversification de la coopération économique

Les investissements américains au Maroc n’ont pas été très réguliers sur les cinq dernières années. Se chiffrant à 3467.7 MDH en 1997, ils ont atteint 417.9 MDH en 2000, pour se situer à 1069, 5 MDH en 2001.

Il existe donc un important potentiel de croissance du flux des investissements américains. L’accord vise à développer l’attractivité du Maroc, tant pour les investisseurs américains désireux de s’y installer et exporter vers les Etats Unis, l’Europe, l’Afrique ou le monde arabe, que pour les entreprises d’autres pays voulant entrer sur le marché américain à des conditions préférentielles.


III – L’Accord de libre-échange avec les USA : une démarche concertée

La négociation de l’accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats Unis est le fruit d’un processus de concertation et de dialogue entre les différentes entités gouvernementales et privées à l’échelon national. Cette démarche concertée visait à tirer le meilleur parti de cet accord et d’en évaluer les contours, en associant les différents intervenants dans la conception de la position marocaine.

1. Organisation des négociations

A cette occasion, une nouvelle méthodologie de travail a été mise en place. Le dispositif de négociation de l’accord de libre-échange avec les Etats Unis s’est articulé autour de 13 groupes thématiques, regroupant, sous la coordination du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, une trentaine de Départements ministériels et Organismes impliqués dans la négociation.

Chaque groupe était présidé par le représentant d’un département déterminé et composé des délégués de Ministères et organismes concernés par le thème. Les membres de chaque groupe avaient pour mission de communiquer la position de leurs départements respectifs sur le thème de négociation considéré.

Tout au long du processus de négociations, des réunions hebdomadaires de coordination se sont tenues au niveau des chefs de Groupes, afin de faire le point sur l’état d’avancement des travaux, d’assurer une fluidité de la circulation de l’information et ménager la nécessaire cohérence de la position globale marocaine.

Enfin, plusieurs réunions ministérielles ont été organisées pour faire le bilan de la négociation en cours et/ou pour statuer sur des questions sectorielles et spécifiques.

2. Concertation avec le Parlement

La concertation a été également menée avec des Représentants de la Nation. C’est dans ce cadre que plusieurs réunions d’information et de concertation ont été tenues au siège du Parlement avec, notamment les Honorables membres de la Commission des Affaires Etrangères.

Le Gouvernement de Sa Majesté le Roi a également répondu à plusieurs questions orales sur le sujet devant les deux Chambres, apportant, ainsi, des éclaircissements sur le déroulement de ces négociations et répondant à des interrogations précises sur les différents volets et secteurs.

3. Concertation avec le secteur privé

Depuis le lancement des négociations en janvier 2003, l’association du secteur privé au processus de négociation de l’accord de libre-échange, à travers une concertation institutionnalisée et générale, a été l’un des axes centraux de la démarche marocaine, dans le souci d’assurer un échange de vues permanent sur les objectifs assignés et les difficultés rencontrées. (Cf. Annexe 5).

C’est dans cet esprit que plusieurs réunions se sont tenues avec les représentants de diverses associations et entités professionnelles à vocation nationale (CGEM, ASMEX, GPBM, FCCIS), ainsi qu’avec les fédérations et autres représentations sectorielles.

La CGEM a, dans ce cadre, désigné un groupe de travail pour assurer le suivi de cette coordination. Pour sa part, le Conseil National du Commerce Extérieur (CNCE) a institué une Commission chargée d’accompagner cette négociation, via des groupes de travail sectoriels et thématiques.

Tout au long du processus, chacun des 12 groupes de négociation a assuré une coordination étroite et permanente avec le secteur privé qu’il représente, afin d’arrêter une position commune, concertée et cohérente et d’élaborer des offres et propositions marocaines qui tiennent compte des réalités et des préoccupations des opérateurs et professionnels marocains.

Il y a lieu de souligner que pour certains groupes de négociation, des concertations ont été également menées avec les ONG.

4. Rencontres directes entre négociateurs américains et le secteur privé marocain

Dans le même esprit de concertation, il y a lieu de noter l’organisation d’un certain nombre de rencontres avec les secteurs privés des deux pays.

Ainsi, en marge du 1er round de négociations (Washington, 21-24 janvier 2003), l’US-Morocco FTA coalition a organisé un déjeuner pour présenter aux milieux économiques américains les opportunités d’affaires avec le Maroc, tant au niveau du développement des exportations, que sur le plan du soutien aux réformes économiques.


En juin 2003, le Négociateur en Chef américain a rencontré, à Casablanca, les représentants de la communauté d’affaires américaine au Maroc réunis au sein de l’AMCHAM.

En octobre 2003, la partie américaine a rencontré les représentants du secteur privé marocain, en l’occurrence les responsables de la CGEM, la Fédération des Chambres de Commerce, d’Industrie et des Services, l’ASMEX et le GPBM afin d’échanger les points de vue sur les perspectives et l’impact de la conclusion d’un tel accord sur les deux pays.

Enfin, un autre axe de cette stratégie a consisté en la promotion maximale de l’accord, et la concrétisation, au plus tôt de ses objectifs. Un Programme d’action, portant sur un ensemble de manifestations et de rencontres à caractère commercial et sur l’investissement, a été établi à cet effet.

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