mercredi 1 avril 2009

Elections communalesL’entreprise expose ses attentes aux partis politiques

· Cinq des huit partis ayant confirmé leur présence se sont absentés· Taxes, foncier, exclusion des appels d’offres des communes... les problèmes des PMEA l’approche des communales, le Centre des jeunes dirigeants (CJD) explore les facettes des politiques locales. En fin de semaine dernière, le centre a organisé une rencontre avec les partis politiques. Malheureusement, des huit partis politiques invités (MP, UC, PJD, USFP, PI, RNI, PPS, PAM), seuls trois ont répondu présent, en l’occurrence le MP, le PJD et le RNI. C’était une occasion pour les jeunes dirigeants d’exprimer leurs attentes face aux communes et pour les partis politiques de leur donner des réponses.Pour le chef de la section CJD de Marrakech, les communes doivent revoir leurs taxes vis-à-vis de l’entreprise. Pour ce jeune dirigeant, «la patente ainsi que la taxe des services communaux sont des impôts qui sont prélevés sur l’investissement et non sur le bénéfice. Du coup, ce genre d’impôts bloque l’initiative et l’entreprise». Le jeune dirigeant de Marrakech est encore plus sévère à l’égard des politiques: «Ces derniers ne s’occupent que de l’éclairage et des déchets, pour toute autre question, c’est à Rabat que se prennent les vraies décisions». Il doute même de la bonne volonté des élus. Selon le jeune entrepreneur, «si des gens se portent candidats aux communales, c’est uniquement parce qu’ils y trouvent un tremplin vers la Chambre des conseillers».L’autre problème qui bloque l’initiative des jeunes à investir, c’est le foncier. «Certes, il y a des zones industrielles mais inaccessibles aux jeunes entrepreneurs», affirme un membre du CJD. Et un autre membre d’ajouter, «pourquoi les communes ne mobilisent-elles pas leur foncier et en faire profiter l’investissement, essentiellement pour ces jeunes qui veulent créer de l’emploi et de la plus-value?». Les jeunes, en particulier de Marrakech, demandent aux décideurs de diversifier économiquement la ville. Une ville qui pour le moment n’a que « le tourisme et l’agroalimentaire. Nous voulons aussi une zone offshoring et d’autres niches économiquement rentables». Les jeunes dirigeants de Casablanca ont d’autres soucis. Les conseils locaux futurs doivent apporter des solutions. Il y a d’abord les zones industrielles qui depuis des dizaines d’années sont encore dans un état lamentable en termes de routes, d’assainissement, d’éclairage, de réseaux téléphoniques. «Si nos RH sont plus au moins confortables au sein de leurs entreprises, il faut aussi soigner l’environnement de l’entreprise pour qu’ils puissent avoir un environnement sain», estime un dirigeant de Casablanca. Les jeunes dirigeants citent l’exemple de la prestation du transport urbain qui est dans une anarchie totale. Il y a aussi l’absence d’espace de loisirs «où les employés pouvaient se défouler le temps d’un week-end». Et ce sont là des missions qui incombent à l’élu. De loin, la participation aux marchés publics de la commune est le plus grand défi des jeunes entrepreneurs. «Je suis une PME et je ne peux répondre à un appel d’offres car pour le faire il faut être référencé. D’où puis-je avoir cette référence si on ne me permet pas de soumissionner?», s’interroge un jeune dirigeant. Le parti MP compte mettre en œuvre des politiques locales nouvelles à même de résoudre certains des problèmes de jeunes dirigeants. D’ailleurs, celle qui a représenté ce parti dans le forum n’est autre qu’une jeune entrepreneur, elle aussi dirigeante d’entreprise. Pour cette dernière, «si les jeunes dirigeants veulent vraiment résoudre leurs problèmes, personne ne le fera mieux qu’eux. Il faut qu’ils investissent aussi le politique et ne pas laisser les autres décider pour eux». En ce qui concerne les marchés publics des communes, «ce ne sont pas les références qui comptent, moi j’ai les références et je perds les marchés parce que je ne corromps pas», dit-il. «C’est pourquoi je vous recommande d’adhérer au politique en vue de réformer de l’intérieur».Le RNI comme d’ailleurs le MP insistent sur la régionalisation. Chaque région doit initier son propre marketing territorial et créer ses propres richesses. Le parti appelle aussi à la mise en place d’un pacte «gagnant-gagnant» entre communes et entreprises. Celles-ci recrutent localement en contrepartie d’avantages fournis par les collectivités locales. Le PJD, quant à lui, veut concrètement réserver exclusivement aux PME une partie des marchés publics des communes. La seconde action pour le parti de la lampe est de rendre les processus d’adjudication des marchés plus transparents en diffusant toutes les informations. Tertio, mettre à la disposition des entreprises les plans de développement des communes. De cette façon, elles prendront leurs décisions à moyen et long termes en ayant une plus grande visibilité. In fine, le PJD veut mettre de l’ordre dans l’assiette foncière communale et éventuellement dégager le foncier à mettre à la disposition des entreprises. «Car pour le moment, aucune commune ne connaît avec précision son foncier. Il faut inventorier», insiste le représentant du parti.
Le CJD s’allie à la Mepi
La troisième édition du Forum politique, intitulé «place des entreprises dans les politiques locales», est initiée par le Centre des jeunes dirigeants avec l’Initiative de partenariat Moyen Orient (Mepi). Ce dernier organisme a été créé en 2002 et financé avec l’accord des partis du Congrès américain. Pour une période de 5 ans, le Mepi est doté de 430 millions de dollars en vue de mener des projets dans la région Mena dans les domaines de la formation, les conférences et les projets de développement. Ali JAFRY
Le RNI présente ses troupes· Le parti s’est réuni avec sa base dans le nordLe Rassemblement national des indépendants (RNI) a visiblement démarré sa campagne électorale sur les chapeaux de roues. Le parti s’est donné rendez-vous le week-end dernier avec sa base tangéroise lors d’un meeting. Pour montrer sa force, le RNI, présidé par Mustapha Mansouri, s’est fait épauler par ses stars, Salaheddine Mezouar, Amina Benkhadra, Anis Birrou entre autres figures connues du public parmi les ministres de l’actuel gouvernement. Le parti de la colombe a profité aussi de l’occasion pour présenter ses dernières recrues, Fawzi Chaâbi et Houcine Kerroumi. Le premier, fils du patron du groupe Ynna et président de l’arrondissement de Souissi à Rabat, s’est fait connaître par ses démêlés avec l’actuel président du Conseil de la ville de Rabat, Omar Bahraoui. Et c’est précisément cette commune que Mustapha Mansouri a en ligne de mire. Le RNI, malgré des résultats assez modestes lors des dernières législatives, entend bien prendre les principales métropoles du pays, Rabat et Tanger en priorité. «Nous sommes actuellement sur une phase ascendante et nous allons en profiter», a précisé Mansouri, lors d’un point de presse à la suite du meeting.Lors de son passage à Tanger, il n’a pas manqué de faire référence à un sujet sensible: les conséquences de la guerre du Rif. Pour Mansouri, il n’y a pas de raison pour que l’Espagne, très encline à embêter le Maroc, ne paie pas pour ses exactions contre les Rifains. «Lors de la guerre du Rif, l’Espagne a utilisé du gaz moutarde pour mater la résistance», explique Mansouri. Ses effets sont encore visibles, la région d’El Hoceima présente des niveaux record d’atteintes du cancer, rappelle-t-il. «Il serait légitime que l’Espagne, à l’image d’autres pays européens, admette sa responsabilité», avoue Mansouri qui affirme que «nous sommes en mesure de demander des comptes à l’Espagne». Ce dernier a annoncé que son parti est en train de préparer une étude dans ce sens et que des dossiers sont en train d’être montés.
Ali ABJIOU l'economiste

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